- I’m In A Hurry To Get High - I
ran into Death the other day, A
long lost acquaintance Whose
name I had forgotten –
I’m terrible with names: Cursed
incapacity – Or
a boorish, distant relative Whom
I never took to as a child And
had avoided of late, Glimpsed
casually From
across the hectic traffic; Boring
as hell, in other words, And
not much more entertaining; Making
signs to me in a friendly way Beckoning
me overfriendly, From
across the teeming street. I
turned my back on him And
took French leave. His
flagrant discourtesy Called
for no better reply, No
matter how inseparable We
must become In
good time. Life’s
pitiless fitness scheme Will
shut down this body of mine, Wrinkle
it to sexless ugliness, Wear
it down to stinking rags, Will
make it gasp out my soul and Sublimate
it into deep space: From
active reality and dreamy dreams, To
ghostly reality and solid dreams. So
I rehearse for those dreams. And
am in a hurry to get high, And
follow my sea snake spirit guide My
totem pet familiar A
thousand times more loyal and smart, Having
shared all my intimacies As
often as grains of sand, And
proven more devoted to me Than
the best war dog. Together
across WeaponWorld, And
beyond to PeaceWorld. Out
into the glades of Eden, With
the whole family of mankind for company. The
greatest, wisest tribe, Forged
like a chromed and stainless steel, As
bright as the universe can make it. Soft,
fleeting shapes of DNA, As
ephemeral as drifting smoke. Diamond-hard
souls That
vault the heat death of the universe. Could
this soft tissue become diamond-hard, And
could our souls play with it as with a jewel? Me,
I’m impatient to get high. |
- J’impatiente de planer - J’ai croisé la mort l’autre jour, Un familier que j’avais laissé tomber d’antan, Le nom duquel j’ai oublié – Je suis paumé quant aux noms : Maudite incapacité – Ou un nigaud de distante parenté, Qui ne m’a jamais plu comme gosse, Et que j’avais évité ces jours-ci, Entrevu fortuitement De l’autre côté du trafic grondant : Une barbe infernale, en d’autres mots, Et pas beaucoup plus amusant ; Me faisant signe d’amitié, Me hélant avec trop de familiarité, De l’autre côté de la grouille artérielle. Je lui ai tourné le dos Et ai filé à l’anglaise. Sa flagrante incivilité Ne méritait aucune meilleure réplique, Soit à quel point inséparables Que nous devrons nous rendre En bon temps. La bonne forme sans merci de la vie, Éteindra ce corps à moi, La ridera jusqu’à laideur asexuelle, Le raclera en lambeaux puants, Lui fera haleter mon âme et La sublimera dans l’espace abyssale : De la réalité active et des rêves songeurs, Aux réalités spectrales et aux rêves solides. Alors je me répète ces rêves. Et me hâte de me défoncer, Et suivre mon guide d’esprit serpent de
mer : Ma bête de totem familière, Mille fois plus fidèle et futée, Ayant partagé toutes mes intimités, Autant de fois que des grains de sable, Et qui m’est prouvé mieux dévoué Que le meilleur chien de guerre. Ensemble à travers la terre en armes, Et au-delà jusqu’au monde en paix. Émergeant dans les clairières d’Éden, Avec la famille humaine plénière pour compagnie. La tribu la plus grande et sage, Forgée comme de l’acier chromé inoxydable, Autant luisante que l’univers ait pu la former. Des formes molles et passagères de l’ADN, Aussi éphémères que de la fumée à la dérive. Des âmes de la dureté du diamant, Qui voltigent la mort thermique de l’univers. Cette tendre chaire approchera-t-elle à la
dureté du diamant, Et les âmes s’en divertiront-elles comme avec un
joyau ? Moi, j’impatiente de planer. |